Après avoir mobilisé tant les associations que les services de l’État, le service civique, devenu « universel » en 2015 (v. JA no 522/2015, p. 6), est peut-être victime de son succès. Il faut dire que la montée en charge, annoncée par le président Hollande en février 2015, a presque atteint son quota : en 2017, sur les 150 000 jeunes attendus (v. JA no 533/2016, p. 6), 135 000 se sont engagés alors que seulement 35 000 jeunes étaient accueillis en 2014. La dépense correspondante, entièrement à la charge de l’État, a elle aussi « un peu » augmenté : de 2014 à 2017, elle est passée de 134 à 488 millions d’euros.

Avec un tel niveau de dépenses, le service civique ne pouvait passer inaperçu dans le rapport de la Cour des comptes...

Un risque pour le mouvement associatif

C’est en ces termes que la Cour des comptes introduit ses recommandations. Elle estime que « les conséquences budgétaires n’ont pas été anticipées » et que « les crédits ont été mis en place de manière chaotique ». Elle rappelle que sa recommandation en 2014, visant à diversifier les sources de financement, n’a pratiquement pas été suivie d’effet, un seul exemple pouvant être cité : celui du service civique des sapeurs pompiers, dont les services départementaux d’incendie et de secours (SDIS) financent les deux premiers mois. Une autre voie résiderait dans la mobilisation de fonds privés, si des partenariats étaient trouvés avec des organismes d’accueil associatif ou des entreprises, ou si le recours au mécénat était envisagé (D. Castel, JA no 515/2015, p. 40).

L’action à mener, selon la Cour, doit « éviter de rendre la mise à disposition des volontaires totalement gratuite », ce qui selon elle pourrait « créer une accoutumance porteuse de risque pour le mouvement associatif »

...

Lien vers l'article complet

 

Source : Juriséditions (Cour des Comptes, rapport annuel 2018, févr. 2018)

  • 1
  • 2
  • 3

Plateforme d'information et d'orientation des bénévoles